Une île, aussi humble soit-elle, a toujours laissé dans le coeur de ses habitants un attachement indéfectible ( Marie-France)
Une poésie écrite par une dame qui est née sur cette île il y a bien longtemps. A l’époque l’île était animée, habitée et bruissante de vie: les conserveries de poissons y étaient actives.
Sieck, où je suis née,
Ile, où j’ai vu la lumière
du jour
du ciel
et de la mer
Je te garderai dans ma mémoire
comme un bonheur
comme un regret
comme une épave merveilleuse
dressée sur les rochers géants
Aux beaux jours, solitude fleurie
de landes, de buissons
de fougères, de chardons
de bruyères, de genêts
et d’ajoncs :
Jadis laborieuse et fière :
Femmes des grèves héroïques,
Hommes de l’océan.
Pêcheurs, marins, goémoniers,
Forts et courageux
Dans la tourmente des guerres,
Les tempêtes de noroît,
Et les dangers de la mer :
Désormais terre naufragée,
dévastée, abandonnée,
Au péril de la mer.
Mais
Un espoir …
Une ancre …
Une âme …
Que les mouettes criardes
et familières
Les goélands argentés
et goulus,
Suivent nombreux les bateaux
Vers le port !
Que les églantines sauvages
s’épanouissent toujours,
Dans les ruines sombres
De tes pierres !
Que la rumeur des vagues,
Par les chemins et les sentiers,
accompagne,
longtemps encore,
jusqu’au tamaris
centenaires,
Le pèlerinage nostalgique
Des vivants !
Var araog atao
Keit vim beo,
Breizh bepred,
Breizh da viken.
Da tud an enez
Digant Doue
Joa ar baradoz d’och ene.
Marguerite Guidal-Le Ber ( née à l’île de Sieck en 1921 et décédée à Roscoff en décembre 2008 )